Jeux vidéo : les loot-boxes dans le viseur des régulateurs européens de jeux d'argent
Jeux vidéo : les loot-boxes dans le viseur des régulateurs européens de jeux d'argent
Les éditeurs de jeux vidéo sont-ils trop gourmands ? L'autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), ainsi que 15 autres régulateurs européens et américain, ont signé ce lundi
une déclaration commune dans laquelle ils se disent « préoccupés » par « la porosité des frontières entre le jeu d'argent et les autres formes de divertissements électroniques
tels que les jeux vidéo ».
Ces inquiétudes concernent notamment
la présence de plus en plus fréquente de « loot-boxes » dans les jeux vidéo, précise la déclaration.
L'apparition, en 2017, de ces pochettes-surprises virtuelles achetable à l'intérieur même de certains jeux vidéo,
avait en effet rapidement suscité la polémique auprès des joueurs - notamment du fait des sommes
importantes qu'il fallait parfois débourser pour obtenir les bonus en question, en plus du prix d'achat du jeu - ainsi qu'auprès des régulateurs. Parmi ces derniers, certains y voyaient l'apparition de véritables jeux d'argent à la portée d'un public
très jeune.
Porte fermée à l'autorégulation
Cette déclaration commune fait monter la pression d'un cran étant donné qu'aucune initiative globale n'avait pour l'instant vu le jour. « Compte tenu du caractère international de l'industrie du jeu vidéo, la piste d'une mobilisation de régulateurs
européens préoccupés […] s'est immédiatement imposée comme un élément central du plan d'action », explique l'Arjel qui se félicite, dans
un communiqué publié en même temps que la déclaration commune, d'être à l'origine de cette initiative internationale.
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Les 16 régulateurs s'engagent à « analyser minutieusement les caractéristiques des jeux vidéo et des jeux sociaux (les « DLC », jeux gratuits téléchargeables sur mobile principalement, NDLR) » afin d'entamer un dialogue informé avec
l'industrie.
Ils précisent « qu'il sera de l'intérêt de ces opérateurs (les plateformes mais aussi les éditeurs de jeux, NDLR) de dialoguer avec les autorités de régulation ». Autrement dit, les régulateurs ferment la porte à
Jeux video : l'industrie s'oppose à une régulation des « loot-boxes »
Electronic Arts dans le viseur de la justice belge
L'enjeu, pour ces derniers, est en effet de taille : les contenus additionnels, qu'il s'agisse des loot-boxes ou bien des contenus téléchargeables (DLC), représentent
une part grandissante des revenus des éditeurs de jeux. Ces derniers ont
donc tout intérêt à éviter de s'attirer les foudres des régulateurs, au risque d'être privés définitivement de cette manne.
A ce titre, un épisode important va se jouer dans les mois à venir : l'un des géants du secteur,
Electronic Arts, est dans le viseur de la justice belge. L'éditeur refuse de
supprimer les « loot-boxes » présentes dans son jeu à succès, FIFA 2019. En novembre, l'éditeur avait déjà dû faire amende honorable au sujet de la surabondance de « loot-boxes » dans son jeu Battlefront II. Cette fois, l'éditeur
entend défendre sa position bec et ongles, et affirme être en conformité avec la réglementation.
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